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Repérer & prévenir la dénutrition des personnes âgées: Conseils d'une diététicienne-nutritionniste


Photo de Emmanuelle DI VALENTIN,  Diététicienne-nutritionniste à l'Hôpital Bretonneau

Interview. Emmanuelle Di Valentin, diététicienne-nutritionniste depuis 30 ans à l’AP-HP, diplômée du DIU Nutrition Clinique et Métabolique en 2012, nous livre ses conseils pratiques et astuces pour vous aider, en tant que professionnel du soin et de l’accompagnement des personnes âgées à domicile, en institution, ou à l’hôpital, à prévenir et à repérer les premiers signes de dénutrition.


Gérond’if : Pouvez-vous nous décrire votre parcours d’expert en nutrition de la personne âgée ?

Emmanuelle Di Valentin : Diététicienne-nutritionniste depuis 30 ans à l’AP-HP, j’ai exercé successivement dans plusieurs services comme la réanimation, la chirurgie avant de me spécialiser, en 2009, dans le domaine de la gériatrie.

Depuis 2013, j’interviens au DIU de la nutrition de la personne âgée sur « l’arrêt des régimes restrictifs », et aux journées de plaies et cicatrisation en binôme avec le Pr Agathe Raynaud-Simon, Présidente de la Fédération Française de Nutrition, membre du Bureau de Gérond’if, et le docteur Manuel Sanchez, sur la prise en soins nutritionnelle des plaies chez la personne âgée.

Aujourd’hui, je suis en charge de la prise en soins nutritionnelle des patients âgés à l’hôpital Bretonneau, en court séjour, SSR (Soins de Suite et de Réadaptation), USLD (unité de soins de longue durée), ainsi qu’en USP (Unité de Soins Palliatifs). J’interviens auprès des patients et je participe aux actions de formation continue des soignants du site. Enfin, j’assure la relation avec la restauration locale (cuisine relai) et l’unité de production de Bichat.

Pourquoi porter une attention particulière au statut nutritionnel des personnes âgées que j’accompagne ?

Un bon état nutritionnel contribue à prévenir les conséquences naturelles du vieillissement (perte de goût, dégradation de l’état dentaire, dégradation de l’appétit et de la soif…) mais aussi à limiter les pathologies qui peuvent survenir au cours du vieillissement et à maintenir l’autonomie des personnes âgées.

Les besoins nutritionnels de la personne âgée sont au moins aussi importants que ceux d’un adulte à activité physique équivalente. Or la dénutrition n’est pas suffisamment repérée et prévenue. Une des premières mesures à prendre est de lutter contre les régimes restrictifs souvent inadaptés à l’état de santé actuel de la personne âgée.


Quels sont les signes devant lesquels je dois évoquer une dénutrition ?

  1. La perte d’appétit : vous constatez que la personne ne finit plus son assiette, qu’elle ne consomme plus certains aliments sans pour autant les remplacer.

  2. L’amaigrissement : les vêtements sont trop lâches, la ceinture est plus serrée de deux crans ou plus, le poids est en baisse. Notez, qu’il est important d'inciter les personnes que vous accompagnez à se peser au moins une fois par mois.

  3. L’asthénie : le parcours de marche se réduit, vous observez des difficultés à se lever du fauteuil ou du lit sans signes pathologiques supplémentaires

Que faire si je détecte un de ces signes ?

Tout d’abord, il est important de discuter avec le patient sur son manque d’appétit et sur ses sensations. Lui proposer de dire ce qui lui ferait plaisir par exemple.

Vous pouvez ensuite proposer des collations entre les repas en favorisant les aliments riches en protéines et en énergie ;

Il est possible également d’enrichir les plats quand leur nombre se réduit, surtout le soir lorsque le potage reste l’unique plat ;

N’oubliez pas de vérifier l’état buccal ;

Pensez à prévenir le médecin pour documenter la dénutrition et prescrire des compléments nutritionnels oraux si besoin.

 

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