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Baromètre « âgisme et perte d’autonomie » : ce que la crise sanitaire a changé


Gérond’if, en partenariat avec l’institut de sondages Viavoice et l’agence de communication Brief, a réalisé début mars 2020 un baromètre ayant pour but d’interroger les Franciliens sur leur perception de l’âgisme et de la perte d’autonomie. Mais comment imaginer que la crise sanitaire et le premier confinement n’aient pas modifié leur vision des choses ? C’est pourquoi, en septembre 2020, une seconde enquête a été menée, permettant d’évaluer leur positionnement sur ces questions après le premier confinement et en plein cœur de la crise sanitaire de Covid-19. En voici ses résultats.


La perte d’autonomie : un enjeu identifié mais que les franciliens s’approprient plus difficilement


Interrogés sur leurs perceptions du « Grand Age », les franciliens sont 37% à identifier la perte d’autonomie comme un risque qui peut les concerner. Mais avec 63% d’entre eux qui déclarent ne pas sentir concernés par cette question, c’est 5 points de plus qu’en mars. Cette baisse de la sensibilité des franciliens à l’enjeu de la perte d’autonomie atteste du poids de la crise sanitaire dans le recul significatif de cette question pourtant essentielle.


Les personnes concernées font quant à elles de la perte d’autonomie un sujet moins personnel qu’il ne l’était avant la crise. Un changement de position est donc observé dans les réponses, faisant désormais de la perte d’autonomie un risque davantage perçu comme un enjeu sociétal.


Toujours aussi méconnues, les campagnes de prévention sur cette question sont peu visibles, 77% des interrogés déclarant ne pas en avoir connaissance. Avec toutefois 2 points d’écart avec mars dernier, il serait permis de penser que la crise a rendu discrètement plus visibles certains messages de prévention. Si l’on peut s’interroger sur l’efficacité de ces dispositifs de communication tant leur impact auprès des Franciliens est faible, ceux d’entre eux qui y ont été exposés sont plus nombreux, depuis la crise, à rechercher davantage d’informations sur le sujet et à échanger sur cette question.


L’image des personnes âgées reste positive malgré la crise et leur rôle dans la société est mieux identifié


L’une des données rassurantes de cette étude concerne l’image des personnes âgées. Si l’on pouvait craindre que la crise n’ait dégradé le bon résultat obtenu en mars 2020, il n’en est rien puisque la note de 7/10 reste inchangée. Il est même permis d’avancer que les jeunes générations (15-34 ans) ont une perception plus positive des séniors, preuve d’une réelle sensibilité des jeunes à la situation de leurs aînés.


Comme en mars, ce baromètre confirme qu’une majorité de Franciliens juge insuffisante la place accordée aux séniors dans notre société La crise sanitaire n’aura donc, dans ce sens, pas exacerbé la fracture intergénérationnelle. Quant au rôle des personnes âgées dans la société, les Franciliens attendent, comme en mars dernier, qu’il soit centré sur la transmission : d’un savoir-faire pour 68% des répondants, ainsi que de valeurs pour 66%, rôle dans lequel les séniors se reconnaissent d’ailleurs parfaitement pour 72% d’entre eux.


Ce rôle de passeur de mémoire et de vécu pousse les franciliens qui le souhaitent à être davantage en contact avec les personnes âgées ; et pour ceux qui leurs ont consacré davantage de temps durant la crise, l’image des séniors s’est améliorée car se côtoyer et créer de la proximité a un effet bénéfique

Enfin, certains chiffres vont à l’encontre des idées reçues. En effet, 57% des répondants ne sont pas d’accord pour dire que les séniors ne sont pas une priorité par rapport à la jeune génération. Ils sont même 63% à ne pas qualifier la population sénior de privilégiée et 68% d’entre eux refusent l’idée même qu’elle soit un poids pour la société.


L’âgisme : une réalité bien identifiée que la crise sanitaire a révélé aux yeux de nombreux Franciliens


Sans avoir affecté l’image positive des personnes âgées, la crise sanitaire les a placées au cœur des grands sujets d’actualité et des préoccupations nationales. Les résultats de ce second baromètre confirment une vision du « Grand Age » qui renvoie souvent au registre de la dépendance, de la perte d’autonomie et de la vulnérabilité, vision amplifiée par la crise. Pour 80% des interrogés, les personnes âgées constituent une population fragile, beaucoup plus exposée que d’autres aux problèmes de santé. Ils sont 48% à considérer que vieillir est « quelque chose de triste », ce qui renforce la vision négative du vieillissement.


Cette crise sanitaire a également permis de révéler les attitudes et comportements de discrimination envers les individus ou groupe d’individus, en raison de leur âge. Il s’agit de « l’âgisme »,terme totalement méconnu, en septembre 2020, pour près de 86% des Franciliens. Une méconnaissance partagée dans toutes les tranches de la population, pour 91% des jeunes interrogés, comme pour 80% des plus âgés.


Si le terme n’est pas connu, la réalité que l’âgisme recouvre est, elle, bien identifiée avec 33% des franciliens interrogés qui déclarent avoir personnellement vécu une discrimination en fonction de leur âge. Et la crise a nettement amplifié ce phénomène chez les plus âgés, avec une augmentation de 6 points entre mars et septembre.


Oui, les personnes âgées sont victimes de préjugés pour 80% des personnes interrogées et 46% en ont déjà été témoins, chiffre en très forte hausse par rapport à mars. Malgré cette prise de conscience, ce baromètre indique combien la société minimise, en termes de fréquence et de gravité, cette forme de discrimination par rapport à toutes les autres.

Les résultats de ce baromètre permettent de conforter certains leviers d’actions identifiés en mars et de les compléter :


Alors qu’en mars 2020 le 1er baromètre nous enseignait la nécessité de valoriser davantage l’image des personnes âgées dans la société, celui de septembre indique que cette valorisation doit se doubler d’une réorientation de l’image des personnes âgées trop associée au registre de la vulnérabilité.


Si en mars nous avions identifié une catégorie de population, très en retrait des préoccupations autour des questions de vieillissement et s’il apparaissait nécessaire de mobiliser ce public « ventre mou » constitué des très jeunes et jeunes actifs, ce second baromètre indique que c’est en valorisant le rôle de « passeurs » des séniors dans une société en quête de repères que cette mobilisation peut se faire.


Ces axes d’actions auront pour effet d’agir également sur l’âgisme, phénomène que la crise a révélé aux yeux de nombreuses personnes.


Enfin, l’enjeu de la perte d’autonomie reste majeur et doit devenir ou redevenir un enjeu personnel.


Pour aller plus loin, découvrez la vidéo de présentation des résultats de ce baromètre présentés lors de notre deuxième webinaire sur le vieillissement par Caroline Baclet-Roussel, docteur en psychologie, chef de projet et de recherche à Gérond’if.




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